Pourquoi la rénovation énergétique séduit autant en 2024
En 2024, une vague verte continue de souffler sur l’immobilier européen. Face à l’urgence climatique, mais aussi dans un contexte de hausse du coût de l’énergie, la rénovation énergétique est devenue une priorité stratégique pour les particuliers comme pour les investisseurs immobiliers. C’est aussi – et surtout — une porte d’entrée vers de multiples avantages fiscaux.
Mais quels sont ces fameux avantages ? Pourquoi les gouvernements européens les encouragent autant ? Et comment en profiter pleinement pour optimiser son patrimoine immobilier ? Je vous embarque pour un tour d’horizon instructif (et pas ennuyeux !) des dispositifs fiscaux européens liés à la rénovation énergétique.
Un objectif européen : le bâtiment à faible consommation d’ici 2030
La feuille de route est claire : d’ici à 2030, tous les pays européens devront drastiquement améliorer la performance énergétique de leur parc immobilier. Cela passe par la rénovation de millions de logements, avec pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % (par rapport au niveau de 1990), conformément au plan « Fit for 55 » adopté par l’Union européenne.
Le secteur du bâtiment représente près de 40 % de la consommation énergétique en Europe et plus de 36 % des émissions de CO₂. Pas étonnant, donc, que l’UE pousse les États membres à favoriser les rénovations énergétiques via des incitatifs fiscaux.
Les leviers fiscaux les plus attractifs en 2024
Chaque pays européen applique ses propres mécanismes, mais plusieurs similarités émergent. Voici les principaux leviers fiscaux utilisés à travers l’Europe pour soutenir les rénovations énergétiques.
Crédits d’impôt pour les travaux de rénovation
En France, le dispositif phare s’appelle MaPrimeRénov’. Depuis 2020, elle remplace le CITE (crédit d’impôt transition énergétique) tout en restant très avantageuse. Selon le type de travaux, le montant de l’aide peut atteindre jusqu’à 90 % des dépenses engagées pour les ménages modestes.
En Italie, le « Superbonus 90 % » reste également une vedette. Originellement lancé à 110 % en 2020, il a été ajusté mais permet toujours de déduire une grande partie des frais de rénovation thermique de votre déclaration fiscale, à condition que les bâtiments atteignent une certaine performance énergétique post-travaux.
En Allemagne, des crédits d’impôt jusqu’à 20 % sur plusieurs années sont disponibles pour ceux qui investissent dans des systèmes de chauffage renouvelables ou des mesures d’isolation thermique.
Taux de TVA réduits
Dans de nombreux pays européens, les travaux de rénovation énergétique bénéficient d’un taux de TVA allégé. En France, par exemple, ce taux est de 5,5 % pour certains types de travaux : isolation thermique, pompe à chaleur, ventilation double flux, etc.
En Belgique, les logements de plus de 10 ans rénovés à visée énergétique permettent aussi de bénéficier d’un taux réduit de 6 % au lieu du taux normal de 21 %.
Amortissements spécifiques pour les investisseurs locatifs
Les investisseurs n’ont pas été oubliés. Dans certains pays, comme l’Allemagne ou l’Autriche, il est possible de déduire les coûts des rénovations énergétiques des revenus fonciers imposables. Cela réduit mécaniquement le montant d’impôt à régler en fin d’année.
Pour les LMNP (loueurs en meublé non professionnels) en France, intégrer des aides ou amortissements liés à la rénovation énergétique dans son plan comptable peut aussi optimiser la rentabilité nette de son investissement grâce à des déductions calculées astucieusement.
Des aides cumulables… mais attention aux règles
L’un des meilleurs conseils que je partage souvent à mes clients : toujours vérifier si les aides sont cumulables. Et si oui, dans quelles conditions.
Par exemple, en France, MaPrimeRénov’ peut être cumulée avec les certificats d’économie d’énergie (CEE), ainsi que l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). Résultat : une rénovation thermique importante peut être entièrement financée ou presque pour certains profils.
Veillez à ne pas débuter les travaux avant d’avoir obtenu les accords officiels, car certaines aides sont conditionnées à une validation préalable. Un petit conseil d’ami : gardez bien tous vos devis, factures datées, diagnostics énergétiques avant/après… tout est utile pour votre dossier fiscal.
Un double gain : fiscalité réduite et valorisation du bien
Au-delà de l’économie d’impôts, il y a un autre aspect que beaucoup sous-estiment : investir dans une rénovation énergétique en 2024, c’est aussi booster la valeur de votre bien immobilier. Et ça, à l’heure où les diagnostics de performance énergétique (DPE) deviennent incontournables, ce n’est pas un luxe.
Un appartement classé A ou B sur le plan énergétique se revendra plus vite, plus cher, et à des locataires plus enthousiastes. À l’inverse, un logement mal classé risque bientôt l’interdiction de location dans certains pays (France, par exemple, à partir de 2025 pour les passoires thermiques G).
Résultat ? Les rénovations énergétiques ne sont plus seulement un choix écologique, mais un choix stratégique pour protéger, voire augmenter, la valeur de son patrimoine.
Quelles dépenses sont éligibles ?
Voici une liste (non exhaustive) des dépenses généralement éligibles aux dispositifs fiscaux en Europe :
- Isolation des murs, des combles ou des toitures
- Remplacement de fenêtres ou menuiseries extérieures
- Installation de pompes à chaleur ou chaudières biomasse
- Pose de panneaux solaires ou production d’électricité verte
- Amélioration de la ventilation ou étanchéité à l’air du bâtiment
Attention : les travaux doivent être réalisés par des professionnels certifiés, tels que les entreprises RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) en France, ou leur équivalent dans chaque pays.
Vers une fiscalité encore plus verte dans les années à venir
Les perspectives sont claires : les gouvernements européens continueront d’encourager activement la rénovation énergétique avec une carotte fiscale à la clef. Et pour cause : aligner la fiscalité avec les objectifs climatiques devient une priorité stratégique, notamment dans le cadre de la nouvelle réglementation européenne sur la taxonomie verte.
La directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD), en cours d’ajustement à Bruxelles, prévoit aussi d’imposer progressivement des standards énergétiques minimaux pour les biens à vendre ou à louer. Cela renforcera encore l’attractivité des rénovations en multipliant les incitations fiscales et financières.
Investir dans l’efficacité énergétique aujourd’hui, ce n’est pas seulement être dans l’air du temps : c’est aussi se doter d’un patrimoine performant, résilient, et fiscalement avantageux pour les années à venir.
Vous hésitez encore ? Je vous propose une réflexion simple : préférez-vous investir un peu aujourd’hui pour échapper demain à des taxes, des interdictions de location ou une perte de valeur ? Ou attendre, et subir ? Moi, mon choix est déjà fait.